mon asile poetique

me présenter d'abord, parler de ceux et de ce que j'aime et partager mes textes avec ceux qui le veulent bien... et bien d'autres choses encore au gré de la fantaisie de chacun !

mercredi, mai 31, 2006

Après avoir vu Volver

Rien à voir, ou peut-être si, avec Volver que j’ai vu hier après-midi et dont je ne parlerai pas ici, beaucoup l’ont très fait bien, notamment
Holly, ici ,

juste à dire que je ne suis pas un fantôme, j’en suis sûre maintenant, ceux qui ont vu le film comprendront*...

En rentrant, et encore sous le coup de l’émotion, mes yeux sont tombés sur ce livre là


un de ces livres que j’ai toujours à portée de mains et que je feuillette de temps à autre.
L’auteur, Maryse Vaillant, a recueilli des témoignages bouleversants, singuliers mais toujours doués d’une portée universelle où chacun peut reconnaître des bribes de sa propre histoire.
Le sujet est vaste et parfois douloureux et je n’entrerai pas dans les détails...

Lorsque je parcours ce livre ce n’est pas en tant que fille, j’ai fait la paix avec mes parents depuis bien longtemps, papa m’a quittée lorsque j’avais 16 ans, maman en 1983. Leurs photos , dans ma chambre, mais pas qu’elles, m’amènent à leur parler souvent, je m’en sens bien.

Lorsque je parcours ce livre c’est en tant que mère, pour tenter d’approcher ce que, malgré mon grand amour et ma meilleure volonté, je risque d’avoir mal fait ou ce que je fais mal encore . La notion de pardon implique celle de la faute, je préfèrerais qu’il ne s’agisse que d’erreurs, on la prétend humaine.

Il ne m’a apporté aucune solution dans les conflits aussi minimes et rares soient-ils, qui fatalement ont surgi ou surgissent encore de temps en temps. Il m’a simplement permis de comprendre qu’on ne devient parent qu’en accordant clémence et indulgence à ceux qui nous ont précédés.

Le débat est vaste et ce que j’ai écrit n’engage évidemment que moi...

* et ceux qui n’iront pas voir le film trouveront la réponse dans mon commentaire de fin de journée.

mardi, mai 30, 2006

Ne sachant plus s’il fallait que je me secoue ou que je m’endorme hier par une journée grise et pluvieuse, un véritable appel à rejoindre l’arche , j’ai opté pour une mesure intermédiaire... Me suis calée sous mon plaid et j’ai introduit le DVD dans le lecteur, le DVD que mon fils venait de m’offrir dimanche.




Il a de la suite dans les idées ce petit... Il y a un peu plus d’un an, en mars 2005, nous étions, lui et moi dans la grande salle du Palais des Congrès et de la Musique à Strasbourg. Mon billet d’entrée : son cadeau du Noël d’avant... Le même concert qu’au Cirque Royal de Bruxelles à quelques jours de distance.
William Sheller

... et je suis partie une nouvelle fois avec lui et ses musiciens, à la recherche de ce carnet à spirales où j’inscris, comme lui, le bonheur en lettres capitales avec cette encre bleue aux vertus sympathiques...

Je ne les ai accompagnés qu’un bout de chemin , je m’en garde la suite pour un autre jour, demain peut-être, ou plus tard. J’ai fait le plein de délices, le voyage dans la sérénité qui me manquait un peu. Au moment où j’ai activé le bouton “eject” et que j’ai levé les yeux, j’ai croisé un rayon de soleil dans une mince entaille bleue. J’ai souri , mais ceci n’est pas un scoop ...

lundi, mai 29, 2006

nu âge

Délirante ironie , somnolent macchabée,
Folle contradiction de la vie dissolue
D’un poète maudit, d’une mort annoncée,
De paradoxes mous, de non-dits convenus.

Hier encore souriant,
Aujourd’hui ricanant.
Quel est donc ce conflit,
D’où vient la barbarie ?
Une douleur sans nom
Cent mille et un démons
Et rien que des détours
Pour vivre encore un jour.

Tuer le désaccord pour ne pas divorcer
De l’âme et de l’esprit, et pourtant convenir
Que la contestation, ultime liberté,
Aura raison de tout, de rien... et en finir !

dimanche, mai 28, 2006

Albert Cohen, extrait de “Le livre de ma mère”

Avec elle seule, j’aurais pu vivre loin du monde. Jamais elle ne m’aurait jugé ou critiqué. Jamais elle n’aurait, comme d’autres, pensé : il ne publie plus de livres, ou : il vieillit. Non. Mon fils, se serait-elle dit avec foi. Eh bien, moi, je t’envoie, les yeux ennoblis par toi, je t’envoie à travers les espaces et les silences, ce même acte de foi, et je te dis gravement : ma Maman


et aussi

Avec l’amour maternel, la vie vous fait à l’aube une promesse qu’elle ne tient jamais


Romain Gary , extrait de “La promesse de l’aube”

ou encore ce livre parmi d’autres




Qu’elles soient de filles ou de fils, d’enfants ou d’adultes, elles sont histoires d’amour ou de chagrins, de joies ou de peines, de disputes et de réconciliations, de désaccords, de difficultés, mais toujours passionnées.

J’embrasse toutes les mamans du monde et je remercie mes enfants, que je vais aller rejoindre, de m’avoir permis d’en devenir une...

Que votre journée soit tendresse et déborde d’amour.

samedi, mai 27, 2006

Tournoyer



Je m’obligerai à tournoyer
Pour que les mots deviennent caresses
Marginale Diane chasseresse
Recousant son coeur à points lancés.
Je sortirai de ma tour d’ivoire
Pour rejoindre enfin la démesure
Je me raconterai des histoires
Et n’accepterai plus de censure...
Je vivrai, jour après jour, la nuit,
Sourde, muette, aveugle mais gaie
Je ne ferai pas le moindre bruit
Dans le jardin public du surfait.
Je m’affranchirai de leurs promesses
De toutes leurs ironies baroques
Je ne les suivrai plus à la messe
Des goujats et autres ventriloques.
J’écrirai en rouge, en noir, en bleu,
En vert et contre tout... ma faconde
Dénoncera tous endroits, tous lieux
Dépourvus de routes vagabondes.
J’opposerai mes mots à leurs mots
J’écrirai en rouge, en noir, en vert,
Je m’affranchirai de leurs signaux,
Je vivrai sous un ciel découvert.
Je m’entêterai à tournoyer...

vendredi, mai 26, 2006

Presque deux jours avec eux...

Isaac sait maintenant que la première lettre de son prénom est un I, un trait, une barre en-dessous, une barre au-dessus. Il sait aussi qu’il y a deux A, un S et un demi rond pour le C.
A l’école, au début il devait poser une pomme avec sa photo sur l’arbre qui trônait dans la classe pour attester de sa présence. Maintenant ne reste que le prénom, il sait le lire.

Isaac aime chanter, il trouve le moyen de fabriquer un micro avec n’importe quoi et il chante, de Cali à Brel ou a Khaled, et bien d’autres encore. Des comptines aussi, ou alors il déclame, en les mimant ces poésies où les papillons offrent des fleurs à maman “que z’aime”.

Il a un bon public,son petit frère est son premier fan.




Isaac aime beaucoup son petit frère, il est protecteur et joue son rôle de grand. Le rituel du soir est tendresse et complicité.




Mais Isaac sait aussi, et heureusement, faire preuve de caractère, de ce mauvais qui fâche même une mamy indulgente... et pourtant je n’ai qu’une envie : le retrouver, tout comme son petit frère, le plus rapidement possible... le dos et les jambes auront le temps de se remettre en attendant, et recommencera alors la folle équipée !

jeudi, mai 25, 2006

Hé oui !



Si ce n’est lui, l’unique, le seul,




c’est donc son frère !

Le "Petit Julien" ou "Manneken Pis" bruxellois, oeuvre créée en 1619 par Jérôme Duquesnoy l'Ancien est connu dans le monde entier.

Le petit bonhomme dont le geste naturel s'accompagne d'une grâce charmante symbolise la goguenardise et la verdeur brabançonne.

En 1922, pour le quatrième anniversaire de la libération de Colmar, la ville de Bruxelles représentée par son bourgmestre, Adolphe Max, remit à Charles Sengel, Maire de Colmar, une reproduction du plus ancien bourgeois de Bruxelles en souvenir des souffrances communes endurées par les belges et les alsaciens pendant la première occupation allemande.

Ce lien d'amitié devait aussi rendre hommage à l'inaltérable gaieté belge et à la vaillance et la bonne humeur alsacienne

La statuette a été installée rue des Augustins, sur la façade Nord de l’ancien Conseil Souverain, actuel Tribunal de Grande Instance.

Il n’est pas qu’à Colmar le Petit Julien, on peut notamment trouver sa réplique à Poitiers, en Provence dans le jardin d’une auberge située sur la route de Cogolin, vers Reims sur la route du Champagne, également au Japon, à Osaka, où un admirateur fortuné a fait reproduire la fontaine, grandeur nature, ou encore aux Etats-Unis... et bien sûr en Belgique à Braine-l'Alleud, Coxyde et Grammont.

mercredi, mai 24, 2006

Qui est-il ?

mais surtout où vit-il ?




Je souhaite que votre journée déborde de tendresse, à l’image de la mienne ! Je pars rejoindre mes petits loups.

mardi, mai 23, 2006

Santal

Cendre parfumée au santal
Baguette d’encens consommé,
Consumé, brûlé, ravagé...
Intemporel bois oriental,
Essence de mes sens,
Oraison de ma quiétude
Dont la quintessence
Fleure la plénitude.

Aubaine maraudée,
Picorée,
Chapardée, volée, pillée,
Veine clémente
Dans ce coffret de mots...
Comme des tabacs rares
Offerts à May
Par Charles Cros

Pour un voyage à Madras,
Au Timor
Une escale à Mysore
Et le santal
Pour un récital
Qui me taquine,
Me talonne
Santal ma belladone..

lundi, mai 22, 2006

Pause texte, lâcher prise , regarder quelques photos uniquement, et me souvenir de la Sardaigne, ainsi que l’a vue mon fils ce printemps



quelques fleurs





quelques roches



et la mer



rien qu’une journée ordinaire, sans importance, et me reposer de ce que je n’entreprendrai pas.

Que la vôtre soit plus vaillante !

dimanche, mai 21, 2006

Lettres d’amour et de science

Quoi de plus bouleversant qu’une lettre d’amour.
Et, lorsque l’amour et la science se conjuguent cela donne cette correspondance



Je reprends le livre de temps à autre, je le feuillette, le relis par saccades, et m’imagine une lettre manuscrite , celle où la calligraphie provoque l’ insurrection de l’âme , où le tracé rond, délié, aïgu, glapissant parfois, naît du frisson de l’instant, où les senteurs âcres de l’encre se confondent au toucher sensuel du papier , où le signe est signe de la main, où le trouble est émeute dessinée et l’émeute trouble conversé, où, où...

Un extrait de la 4ème de couverture :

Albert Einstein a rencontré Mileva Maric en 1897 à l’Ecole Polytechnique de Zurich où ils étudiaient tous les deux la physique. Leur correspondance s’étend de 1897 à 1903, peu après leur mariage.

Ces lettres révèlent un Einstein peu connu, optimiste, confiant et heureux, malgré les difficultés familiales et professionnelles qu’affronte le jeune couple. Mileva y montre une forte personnalité - “mon égal”, dit Albert qui admire sa maturité affective et intellectuelle.
Elle contribuera de façon essentielle aux succès scientifiques d’Einstein, avant que leur couple ne se défasse trop banalement.


et un extrait de cette correspondance , d’Albert à Mileva, daté du 30 août 1900

”Mon petit chat !
... Etudier est ma seule distraction. C’est ce que je fais avec un amour redoublé, et tu es mon seul espoir ma chérie, mon âme fidèle. Si je ne pouvais pas penser à toi, je n’aurais pas le coeur à vivre au milieu de toute cette triste humanité. Mais je suis fier de t’avoir à moi et ton amour me rend heureux.”


Que votre dimanche soit aussi doux que ces mots.

samedi, mai 20, 2006

Histoire courte (8)

La douleur m'a rarement fait pleurer, je parle de celle qui me concerne. Je garde mes larmes pour accompagner la détresse de ceux que j'aime, et j'aime l'humanité. Je les camoufle , je ne les affiche guère, je les raconte peu. Il faut savoir se montrer fort pour nimber l'affliction. Paroles sobres et gestes muets, une simple phosphorescence sans éclat de voix.

Je suis revenue de Berlin le corps en berne, le coeur chagrin, et j'ai souri.

J'y avais fait un séjour professionnel que j'avais prolongé de quelques jours de vacances pour retrouver encore la ville qui m'avait déjà accueillie plusieurs fois en touriste.

Le Ku'damm et sa frénésie, l'avenue Unter den Linden plongeant vers le Pariser Platz et leurs effervescences pailletées, m'étaient familiers. Les tilleuls fleurissaient déjà et je m'étais installée à une terrasse.

Il m'a regardée en silence et s’est approché. Il m’a souri et m’a tendu la main. Sa jeunesse et sa beauté m'ont effrayée. Je me suis levée sans oser faire un pas, me sentant dans un soudain paralysant,immensément vieille, misérablement laide, violemment lourde.

Personne ne saura jamais que mon séjour là-bas a eu la grâce délicieuse d'un paradis sans pomme ni serpent, que ses nombreux toujours m'apparaissaient comme un mystère, que mon abandon était don mais aussi plaisir, ni que cet immeuble wilhelmien tout près du Lustgarten, témoin de moments éoliens, m'avait débarrassée de mes brumeux complexes.

Je suis revenue de Berlin le coeur chagrin, le corps en berne, et j'ai souri.

Sa vie durera au-delà de la mienne et je n'ai plus peur de vieillir.

vendredi, mai 19, 2006

Hier, journée morose, pas tant dans ma tête ni dans mon coeur qu’à l’extérieur où l’orage a fait rage une bonne partie de la matinée. La nature lui en a été reconnaissante, mais mon compteur à gaz certainement moins. Lorsque l’humidité s’installe dehors, je la sens pénétrer dans mon asile malgré des murs de près de 50 cm. Pour la museler ou du moins la déjouer je pousse le thermostat ...

... et me retrouve plus qu’il ne faudrait ici à lire et à me délecter soit d’une suite pour clavecin, d’un air de blues ou encore de quelques mélodies langoureuses et chaudes avec gotan project.

Et plus aussi qu’il ne faudrait avec mon Mac à moi qui non seulement me parle d’aventures mais me fait parcourir le monde...



Pourtant, longue comme un jour sans pain, la journée s’est étiolée dans une bruine que je n’ai affrontée qu’une fois et rapidement. Quatre pas jusqu’à ma boîte à lettres pour relever un misérable courrier qui s’est soldé par deux factures et un journal d’annonces gratuit.

Aujourd’hui il fait légèrement moins pluvieux. Je file me faire masser la plante des pieds.

Belle et douce journée à tous.

jeudi, mai 18, 2006

Le corbeau

Librement imaginé après avoir pensé à l’une des oeuvres majeures de Henri-Georges Clouzot




Les mots comme un geyser éclatent à fleur de peau,
Brassés par des rafales sous un ciel gris ardoise,
Ils tourbillonnent en flots les billets du corbeau
Qui sèment calomnies et histoires grivoises.

Les lettres anonymes inondent le village,
Un parfum de scandale et d’opprobre s’étend,
Amenant au péril bien plus d’un mariage,
Bazardant des affaires vieilles de cinquante ans.

Sylvianne la bouchère a appris que sa fille
Avait un petit frère à quelques lieues du bourg,
Son mari charcutier , amant de pacotille
Dut même révéler d’autres frasques d’un jour.

Sylvère le notaire risque la Cour d’Assise
S’il devait s’avérer que son trop grand penchant
Pour les petits garçons n’était pas balourdise,
L’enquête a commencé... il se dit innocent !

Justin, ancien marin, venu pour sa retraite
Qu’il souhaitait sereine et sans ambiguïté,
Dans ce charmant village digne d’une opérette,
A été accusé de vol à main armée.

Perfide allégation ou laide vérité
D’autres encore ont eu des lettres du corbeau,
Rumeurs et délations se sont accumulées
Jusqu’au jour où Martin s’est tué en moto.

Mais saura-t-on jamais si l’oiseau de malheur
Etait ce grand garçon aigri et solitaire
Les investigations se poursuivent à l’heure,
Les villageois meurtris, se méfient et se terrent.

mercredi, mai 17, 2006



Un clin d’oeil à Mouloudji pour le fond, et, pour la forme, à la pivoine, ma fleur élue, blanche de préférence, carnée ou rubis, en massif ou en bouquet, éphémère Rose de Pentecôte qui revit actuellement,


Elle avait un tout petit air,
Un air de tout, un air de rien,
Un air d'amour dans l'air du temps.

Elle portait un pull en mohair
Offert par un tendre vaurien
Pour une vie à contretemps.

Il l'appelait Marie-Pivoine
Ou Marie plus simplement,
Pivoine encore à ses moments.

Elle dort dans un champ d'avoine,
Les yeux ouverts, très simplement.
Quelques pétales jonchent son coeur.

Elle avait un tout petit air,
Un air doux comme le mohair,
Un air perdu tout simplement.





Que tous les passants d’ici en reçoivent une tige fleurie !

mardi, mai 16, 2006

Je suis triste

Le plus grand de mes p'tits loups s'est cassé le poignet ce week-end lors d'une chute au cours de son entraînement d'escrime... Triple misère, non seulement il souffre (son bras gauche est dans le plâtre jusqu'à la hauteur du coude pour 1 mois), mais plus de sport(ce qui est moins grave puisque les compétitions sont terminées), ni surtout, ce qui est plus embêtant, impossibilité de passer son examen de fin d'année de guitare... la première fois que cela lui arrive en 8 années de pratique.




Heureusement il est droitier et pourra continuer à noter ses cours (d'autant plus qu'il y a le brevet à la clef).

Je passerai quelques instants de ma journée avec Francis Ponge
et vous invite à partager ces quelques lignes extraites de “Proêmes” (1948)


Mon arbre

Mon arbre dans un siècle encor malentendu,
Dressé dans la forêt des raisons éternelles
Grandira lentement, se pourvoira de feuilles
A l’égal des plus grands sera tard reconnu.

Mais alors, il fera l’orage ou le silence
Sa voix contre le vent aura cent arguments,
Et s’il semble agité par de nouveaux tourments
C’est qu’il voudra plutôt se débarrasser de son trop de science.


Je reviendrai un jour avec la grenouille ou les ombelles ...

lundi, mai 15, 2006

Insolent vertige

Tu m’as raconté le printemps
En automne,
J'ai nagé dans un océan
De verdure
Vers un continent inconnu
Et aphone
Et tes histoires ont troué ma nuit
Obscure.

Je n’ai pas voulu comprendre
L'étrange,
Ce que tu m’offrais n’était pas
Monotone.
Chaleur orange,
Des vers de Byron,
Une nuée de mots tendres
Et des fous-rires qu’on engrange

et maintenant

Tout est silence dans l'aube grisâtre.
L'ultime repos de ma force ébréchée
Donne à la terre une lueur bleuâtre
Au charme surfait et au parfum cloîtré.

J'en ris, je me gausse , je fais mille détours,
Dérision safranée, absurdes rêveries.
Je suis zéro, pantin ; de m’être crue velours,
Teint mon vertige insolent en vert-de-gris.



Ne pas forcément faire un amalgame avec mes textes du jour et mes états d'âme . Ils sont simplement une lecture comme une autre.

Bonne journée à vous qui passerez me voir, qu'elle vous soit aussi douce que s'annonce la mienne...

dimanche, mai 14, 2006

Jeudi dernier, le soleil le plus galant de la semaine !

Elle est venue à ma rencontre et nous nous sommes reconnues sans hésitation.
Double je
ou plutôt Elisanne , telle que je me l’imaginais, belle comme ses mots, douce comme ses photos, souriante, vraie, spontanée et là, réelle et non plus virtuelle...

Un Temps des Délices pour un déjeuner raffiné , un verre de vin d’Ombrie, fruité et généreux.

Comme le vaste monde est très petit, nous nous sommes découvert des connaissances communes puisque j’ai vécu longtemps tout près de l’endroit où elle habite.

...Et flâner comme si nous nous connaissions depuis toujours, dans les rues de la Ville qu’elle a déjà eu l’occasion d’apprécier souvent.




Remonter la Rue des Marchands en passant devant le "Fer Rouge", déambuler sur les pavés anciens pour rejoindre la Place de la Cathédrale après avoir photographié cette cour intérieure tout en charme



Un dernier arrêt sur une terrasse, diabolo menthe et panaché, un soleil toujours complice autant que nous l’étions toutes les deux... une journée suave à renouveler...

samedi, mai 13, 2006

Alice

Je viens d’entreprendre par la re - lecture de Alice au Pays des Merveilles
dans sa version intégrale, suivie “de l’autre côté du miroir”
un nouveau voyage au bout du rêve et de la poésie. J’avais lu le livre il y a fort longtemps mais ne l’avais plus dans ma bibliothèque.

Mon périple de hier matin, comme tous les vendredis, chez les bouquinistes de la Place des Dominicains, m’a permis de retrouver une édition de 1975, avec une préface d’André Maurois, et les illustrations de Sir John Tenniel comme dans l’édition originale.

Je m’étais installée sur un banc,Quai de la Poissonnerie, campé entre les maisons colorées et les promeneurs en barque sur la Lauch , pour me replonger dans la féroce et burlesque satire sous un soleil tendrement dévoué.

Il ne l’est resté que jusqu’à la page 72, est devenu plus sobre, s’est caché ou plutôt couché et je suis rentrée chez moi. Je me suis arrêtée à l’instant où un valet-poisson présentait une grande lettre à un valet-grenouille, déclarant d’une voix solennelle : “A la Duchesse, une invitation de la Reine pour jouer au croquet”.




Je préfère lire au soleil et au grand air. C’est ainsi ! Il s’est évidemment relevé alors que j’étais arrivée chez moi. Qu’à cela ne tienne ! demain je continuerai mon voyage dans l’extravagance.

Pour l’instant je pérégrine sur la planète trompette, de Miles Davis et “Florence sur les Champs-Elysées” à Roy Eldridge en passant par Dizzy Gillepsie ou encore John Newman et “Someone To Love”... Je me sens aérienne et d’esprit badin.

Merci Monsieur Carroll !

vendredi, mai 12, 2006

Jouer n'est pas gagner



Mât de Cocagne, poèmes glauques et vie brouillée
Roi de coeur, rouge sang, gagne !
Hasard truqué, pierre tombale des “j’y crois”
Mythe poète, mythe peinture
L’allégorie est sépulture !
Et... l’ardente émeute de ceux qui disent : Carte !

jeudi, mai 11, 2006

Dans son blog Benj évoque le Parlement Européen et, avec de belles photos, nous le fait découvrir. Ses posts et la toute récente journée de l’Europe m'ont fait penser à cette réalisation, inaugurée en 2004 : le Jardin des 2 rives

Strasbourg et Kehl ont réuni cette année là les deux rives du Rhin en créant sur un espace de plus de 60 hectares un vaste jardin transfrontalier et la passerelle conçue par l'architecte Marc Mimram , permet aux promeneurs et aux cyclistes de franchir le fleuve mythique.

Cette année là Isaac s'y est promené avec ses parents, impressionné par les jets d'eau notamment et les spectacles qui y ont eu lieu.



L'année suivante il y a assisté à un spectacle de cirque, celui d'Arlette Gruss et y retournera peut-être à la fin du mois pour revoir le même cirque dans une prestation dont le titre est "Délires".

Il ira aussi boire un pot avec papa, maman et petit frère au bar de la plage, à l'ombre d'un palmier en pot ou sous l’un des nombreux parasols plantés dans quelque 100 tonnes de sable fin, plage aménagée sur la berge allemande. Pieds nus à regarder les péniches glisser sur l'eau. Jardin symbolique et premier parc conçu de part et d'autre d'une frontière... Je les accompagnerais volontiers dans ce vaste jardin dont la situation géographique particulière respire la paix et chante le symbole.



photo DNA

mercredi, mai 10, 2006

Lorsque le blues n’est pas que musique et que ses notes s’égrènent dans une brume arrimée aux parois du quai, viennent des vagues de mots en rouleaux, des vagues à l’âme, couleur ecchymose.

Il me faut alors l’écrire ... aujourd’hui déjà est un autre jour et je souris encore

Allez , journée morose au crépuscule aride,
Que les corbeaux qui planent achèvent le survol
De ce corps en narcose qu’aucun éphéméride
Ne proposera plus pour un nouvel envol.

Restez tapis ici au creux de mes cinq sens,
Souvenirs de ces nuits où de tes doigts agiles
Tu inscrivis l’amour au menu de l’absence
Et fis de nos desserts un amer vaudeville.

Flattez-vous d’être peu, moments sans importance,
Que vaut donc le hasard puisqu’il n’existe pas,
Seul le destin embrasse à étouffer la vie.

Comédie, faux-semblant, trahison, inconstance,
Tromperie allégée par l’espoir du trépas,
Allez, vérité meurs ! moi aussi je péris.

mardi, mai 09, 2006

Juliette

Elle est à demi étendue sur un lit de repos, les reins soutenus par deux coussins superposés, le buste légèrement penché en avant, le corps allongé en une robe blanche qui laisse découverts les pieds nus et tombe en plis gracieux jusqu’à un tabouret carré posé sur le sol pour lequel ne semble pas faite cette jeune beauté qui a quelque chose de fragile en sa grâce délicate [....] une charmante figure, d’un
ovale délicieux, à la bouche fine, au petit nez presque mutin, aux yeux carressants , au front pur sur lequel frisent quelques menues mèches d’une chevelure bouclée.


Cette description correspond aux premiers mots de ce livre là



Un livre de Henri de Régnier, écrit en 1935, qui fait partie de la collection “les grandes pécheresses” éditée en 1936, que j’ai trouvé chez un bouquiniste. J’ai acquis en même temps 4 autres recueils de cette collection et 5, toujours du même éditeur et de la même époque “les grandes repenties”

Je ne connaissais de Juliette Récamier que peu de choses à part les portraits peints, par le Baron Gérard, qui la représente assise, en 1805(musée Carnavalet à Paris) ou celui de la couverture du livre, plus connu, qui se trouve au Louvre et peint par David. J’ai découvert qu’une autre toile de 1826 de François-Louis Dejuinne, citée dans le livre, avait été acquise par le Louvre en 2004

Je savais également que Magritte, dans un surréalisme que l’on peut apprécier ou pas avait repris à sa manière, le tableau de David.

Le buste de la jeune Juliette avait été sculpté par par le Lyonnais Joseph Chinard en 1801

J’ignorais par exemple que la jeune fille avait épousé à l’âge de 15 ans un riche banquier, Monsieur Récamier qui aurait été l’amant de sa mère et vraisemblablement son père... un mariage qui n’était paraît-il que de raison et jamais consommé.

Je savais par contre la grande passion qui a duré entre elle et Chateaubriand, son amitié avec Madame de Staël et ses démêlés avec Napoléon.

Une grande pécheresse...d’après le classement dans cette collection... je ne sais pas, une femme qui, il est vrai a eu une vie riche et intense

Le choléra sévissait à Paris en 1849. Elle en est décédée le 11 mai de cette année à dix heures du matin, elle avait 72 ans.

Achille Devéria , célèbre illustrateur de l’époque la dessina sur son lit de mort. Paul David, l’un de ses amis écrivit : “ses traits avaient repris tout leur ancienne pureté. Elle était vraiment belle”

Juliette Récamier fut enterrée au Cimetière Nord. Sans passer inaperçue, sa mort fut peu remarquée. .. quelques notices nécrologiques. L’une d’elles signée John Lemoinne rendait justice à la femme

toujours discrète et plus respectable encore que séduisante qui ne chercha jamais la célébrité que pour les autres et ne la rencontra pour elle-même que sans le vouloir et le savoir


ou encore, Marcelline Desbordes-Valmore qui regretta en elle une amie et une bienfaitrice

Adieu, Mme Récamier et sa grâce et ses douces mains, bien courageuses aussi pour attirer et soutenir les plus souffrants. La perte de M. de Chateaubriand l’a déracinée de la terre. Ses beaux yeux sont devenus aveugles, et cette nature jugée légère parce qu’elle souriait même en pleurant, a voulu mourir...

lundi, mai 08, 2006

Méthode Coué ?

Un thème qui peut paraître récurrent dans mon registre et que j'aborde souvent.
Mais on sait bien que la méthode Coué est une approche efficace
pour renforcer la confiance en soi !!!


Nous sommes tous nés quelque part,
Et le grand livre s’est ouvert
Sur une page vierge et blanche
Qui prend l’allure d’un miroir.

On y inscrit en lettres d’or
Prose d’amour et quelques vers
Puis des soucis qu’on endimanche
Pour vivre au mieux jusqu’à la mort.

Si l’encre verte se fait noire
On tentera à mots couverts
De faire bourgeonner la branche,
Afin que renaisse l’espoir.

Il est des pages qu’on oublie,
D’autres froides comme l’hiver,
Certaines parlent de dimanche
Mais toutes sont fruits d’une vie.

dimanche, mai 07, 2006

Ce n'est rien de jouer au quadrupède le week-end alors qu'on est un âne sur deux pieds toute la semaine... le plus dur c'est de se relever ! ou l'art d'être grand-mère...

samedi, mai 06, 2006

En abordant le premier rond-point de l’entrée Nord de Colmar vous vous sentirez dépaysés, car vous verrez ça :




Vous n’en serez pas étonnés longtemps puisque vous savez que vous arrivez dans la ville natale du concepteur et réalisateur de la statue de la Liberté : Auguste Bartholdi

Après avoir trouvé à vous garer au centre ville, ce qui n’est pas forcément évident tout de suite, vous irez vers la rue des Marchands, charmante au possible, au coeur de la Vieille Ville et, que vous veniez de n’importe quel point cardinal, vous trouverez, vers le milieu de cette rue pavée à l’ancienne, la maison natale de l’artiste qui a été transformée en musée.

Après avoir franchi le porche vous voilà dans la cour intérieure



Il vous suffira de passer le seuil et d’entreprendre votre visite. De nombreuses maquettes ou reproductions, des documents divers, un ameublement d’époque vous feront découvrir qui fut
ce célèbre sculpteur .

Puis promenez vous dans la ville. Il y a laissé de très nombreuses réalisations qui se révèleront au détour d’une place ou encore au sommet de la façade Renaissance de la Maison des Têtes qui exhibe fièrement le Tonnelier, symbole éclatant d’une région viticole.

N’oubliez pas de me faire signe si vos pas devaient vous amener dans ma ville, je me ferais volontiers votre guide .... il y a tant d’autres merveilles à y découvrir...

vendredi, mai 05, 2006

C’était il y a un an, AP ma seconde fille attendait son deuxième garçon... Il était prévu qu’il naisse au mois de juillet, il a effectivement montré le bout de son p’tit nez le jour de la Fête Nationale, son grand frère venait d’avoir 3 ans 11 jours auparavant.

C’était il y a un an, deux mois avant sa naissance, j’écrivais ceci :

J’irai courir le monde à l’affût du meilleur
Pour que le petit prince arrivant cet été
Au faîte des beaux jours, au sommet du bonheur,
Se sente bien partout à force d’être aimé.

J’irai cueillir l’étoile amie du sucre d’orge
Qu’en orgie de poèmes je lui expliquerai,
Je lui peindrai l’oiseau, moineau ou rouge-gorge,
Des milliers de poissons, l’éperlan ou la raie.

Je percerai pour lui à force de constance
Le mystère abyssal des traces de Nazca,
L’énigme irrésolue du Yéti, les silences
Des liturgies glacées, d’alpha à oméga.

Mes verbes seront être, aimer et savourer
Mes mots passion, respect, indulgence et amour
J’irai cueillir, courir, peindre pour illustrer
Le livre de sa vie, l’almanach de ses jours.

mercredi, mai 03, 2006

Evénement historique

Cette nuit, un peu plus d'une heure après minuit, à un instant précis, l'heure et la date se présenteront ainsi :


01.02.03 - 04.05.06


Cela ne se reproduira pas avant MILLE ANS !!!!!

Histoire courte (7)



Vilhelm Hammershoi
deux figures (l'artiste et sa femme), dit aussi "double portrait“ (Londres), 1898

- La ferme de l'oncle Pancrace va être mise aux enchères. Nous n'avons pas les moyens d'y participer et pourtant il est hors de question qu'elle aille à un étranger. J'ai entendu parler de l'intérêt certain de quelques Normands et autres Berrichons. La terre est sacrée, autant que la famille, même plus encore...Il va falloir trouver une solution.
Bois ton café mon ami, j'ai du mal à terminer le mien.

- Il est froid !

- Je souhaiterais que tu parles à Constance. Elle devrait pouvoir nous aider. Je crois savoir que Florent, le fils du boucher compte acquérir le domaine quel que soit le montant de l'adjudication... oui, oui, j'ai mes sources, je suis sûre d'être bien informée. Et quand on voit les yeux doux qu'il n'arrête pas de faire à notre fille...

- Tu crois ?

- Oui, oui ! Je sais... il semblerait qu'elle soit amoureuse de Léon, mais ce n'est pas lui qui pourra l'acquérir la ferme de l'oncle Pancrace, avec sa roue de rémouleur il n'ira pas très loin... bien sûr il est honnête, mais il va de village en village et pierre qui roule...

Finis ton café mon ami, il va refroidir, le mien est déjà froid et il n'est plus bon à boire...et tu sais ce que je pense du café réchauffé..

- Ah ?

- Allez bois, si tu veux je te verse un p'tit verre d'eau-de-vie ! ça te donnera le courage nécessaire pour dire ce que tu as à dire à Constance. Tu as bien compris ce à quoi je pense ?

- Bahh !

- Je sais, je sais, tu aimes ta fille, moi aussi, là n’est pas la question. Qu’est-ce l’amour ? On nous a bien unis parce que j’avais un acre de plus que ta douce Germaine.

Parle à Constance, elle t’écoutera toi !
Il faut qu'elle réponde aux avances de Florent, il faut les marier... non seulement la ferme de l'oncle Pancrace restera dans la famille, mais la boucherie y viendra aussi... Tu lui diras !

- Quoi ?



... et si c’était aujourd’hui ?

mardi, mai 02, 2006

un clin d’oeil à Siréneau qui, je l’espère ne m’en voudra pas de penser à lui en écrivant ces quelques lignes, après avoir déjà évoqué ici ou encore
et bien souvent ailleurs dans ce blog, ce qui a été et ne sera certainement plus, sauf dans mes lectures et mes rêves...

J’ai rangé dans la malle au fond de mon grenier
“Hier” comme un bibelot , stigmate du passé,
Sans pour autant renier ce que ma vie d’avant
Avait su m’apporter comme soyeux instants.

De mes nombreux voyages aux accents colorés
J’ai ramené souvent des herbes parfumées,
Des photos aux sujets inhumains et féroces
De la terre aux semelles et parfois quelques bosses.

Je ne partirai plus, mon corps est bien trop las,
Mais tanguerai toujours de hauts en contrebas
Des plaines du Texas aux sommets du Népal
Jusqu’au Guatemala saluer le quetzal.

Morphée me prend la main pour enjamber le Nil
La ligne bleue des Vosges me conduit au Ménil
Mon rêve se déplace sur un atoll divin
Je quitte le corail pour flâner à Pékin.

J’ai lu avant de voir “Un thé au Sahara”
Dégusté mot à mot les “Feria” de Lorca,
Je ne voyage plus mais continue à lire,
Je migre dans l’espace, l’odyssée est sourire...

lundi, mai 01, 2006

Fête du travail, relâche, férié, repos, entracte, journée en jachère, une pause et, avec un simple brin de muguet,



souhaiter à celles et ceux qui passent, flânent, s’arrêtent, s’attardent, font étape ou simplement transitent par hasard tout plein de petits, moyens, grands et énormes bonheurs.

Un clin d’oeil particulier et compatissant à nos ami(e)s suisses qui sembleraient ne pas être de la fête ...


photo ici

et écouter Arianna Savall dont le site est

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